© MISERY ANGEL
“ HERMES YOHLÀN DERKITCH „
21 ANS ♣ SOMEHOW CARELESS ♣ CHÔMEUR

« L'âme à la couleur du regard. L'âme bleue seule porte en elle du rêve, elle a pris son azur aux flots et à l'espace. »
— Guy de Maupassant, Le Horla



© INCONNU

UNE SOURIS VERTE, QUI COURAIT DANS L'HERBE

Jeanne Lebrun était une ancienne institutrice, à le retraite depuis une vingtaine d'année, elle se rendait utile en s'occupant des enfants de l'immeuble dans lequel elle s'était installée à la fin de sa carrière. Elle avait passé toute sa vie à s'occuper des enfants des autres aussi semblait-il étrange qu'elle n'en eut pas eut assez des cris, des couches sales, des blessures et des chagrins mais non, Jeanne était de ces femmes qui s'étaient dévouées toute leur vie aux autres, jusqu'a en négliger leur vie. Elle était et avait toujours vécut seule, sa vie c'était les enfants. Aujourd'hui n'était pas une journée de garde comme les autres, aujourd'hui la tristesse et la douleur imprégnait les murs de l'appartement, rendant difficile de rester dans le logement. Elle s'était habillé de noir même si elle savait qu'elle ne sortirait pas de la chambre de l'enfant. Elle berçait le petit bout de chou qui s'époumonait entre ses bras tandis qu'au salon des dizaines de personnes soutenaient la veuve éplorée qui tentait de se remettre du choc de la perte de son marie. Aujourd'hui, on enterrait Edward Derkitch. Jeanne Lebrun avait fait la connaissance d'Edward et d'Eleanor peut après que les jeunes gens se soit installé dans leur appartement, un couple qui s'était marié par convenance lorsqu'elle était tombée enceinte par accident. Edward s'était suicidé alors que son fils allait avoir six mois. Trois jours plutôt dans ce même appartement alors qu'il avait la charge de son fils le temps pour Eleanor de faire des courses, Edward Derkitch s'était pendu. Jeanne avait toujours su qu'il ne saurait pas un père digne de ce nom dès qu'ils étaient revenus de la maternité. Il était trop jeune et trop instable, elle désirait garder le petit et l'élever, lui n'aspirait qu’à sortir et à vivre. Trop différents ils s'étaient mariés parce qu'elle ne pouvait pas avoir un enfant sans qu'il ait de père. Mais une fois l'enfant sortit du ventre de sa mère... Depuis la naissance du petit garçon le couple se déchirait, ce qui était on ne peut plus prévisible. Ils étaient jeunes et Edward n'avait épousé la jeune femme que pour éviter de se faire tuer par son père. Avec l'arrivée d'Hermès les choses s'étaient dégradées très rapidement, Edward étouffait, tensions, disputes régnaient sous leur toit. Lorsqu'un matin elle avait aperçut Eleanor la bouche congestionnée et les yeux rouges elle avait comprit que ce n'était plus qu'une question de temps. Elle n'aurait jamais pensé cependant qu'Edward se suiciderait. Il était lâche, mais pas à ce point. Berçant le petit plus doucement contre sa poitrine la vieille femme se demanda ce qui avait poussé cet homme à se tuer plutôt qu'a faire sa valise et à claquer la porte. Peut être avait-il honte du monstre qu'il était devenu, il avait levé la main sur une femme, ce n'était pas rien. On ne le serrait jamais, il n’avait laissé ni lettre, ni message. Rien que des non dits et des silences. Deux coups discrets à la porte la firent sursautée, Eleanor Derkitch se glissa doucement dans la pièce et referma la porte sur elle. Ses yeux étaient rouges d'avoir trop pleuré. Jeanne savait que la jeune femme avait aimé Edward et sa peine lui rongeait le cœur, elle compatissait à sa douleur en se demandant ce qui poussait une femme à rester avec un homme qui ne l'aimait pas et la battait. Elle méritait tellement mieux. Hermès méritait mieux.

« Il s'est endormit » Lui apprit doucement l'institutrice en déposant l'enfant dans son berceau. Ses genoux la firent souffrirent lorsqu'elle quitta le fauteuil a bascule pour le déposer dans son lit. Il ne se réveilla pas. Eleanor la rejoint près du berceau et posa sa main sur celle de Jeanne.

« Jeanne... Il faut que vous me promettiez quelque chose. » Lui souffla Eleanor en essuyant ses yeux.

« Bien sur ma grande, tout ce que tu voudras. »

« Il ne faudra jamais lui dire qui était vraiment son père... » La vie d'Hermès avait ainsi commencé, sur un mensonge.

[…]

« Maman ? » Hermès devait avoir cinq ans lorsque cette scène se déroula. Assit à la table de formica il regardait sa mère se préparer, elle étalait son rouge à lèvres en se servant du reflet que lui renvoyait la gazinière et ébouriffait ses cheveux pour leurs donner du volume. Une jeune maman qui exerçait deux travails pour joindre les deux bouts et payer à son fils une vie meilleure que la sienne.
« Oui mon chéri ? Tu reveux encore des céréales ? » S’inquiéta la jeune maman en se penchant à hauteur de son fils. Elle lui sourit, un peu de rouge a lèvre colorait une de ses dents.
« C’est qui le Monsieur à la télé ? » Demanda le jeune garçon en pointant son doigt vers le petit téléviseur posé au dessus du réfrigérateur.
« C’est le président mon chéri pourquoi ? » Pour un enfant de cinq ans à peine Hermès était un petit garçon très éveillé, curieux de tout, des pourquoi et des comment pleins la bouche. A l’école il était le meilleur de sa classe et avait déjà sauté un niveau faisant la fierté de sa mère.
« Maman ? »
« Oui mon chéri ? »
« Est-ce que le président il a un papa ?! » Lâcha t-il en pointant du doigt une nouvelle fois le téléviseur les yeux brillants.
« Je suppose mon chéri » Répondit évasivement la jeune femme sentant venir la question du petit garçon.
« Et moi, il est où mon papa ? »

La jeune mère tenta de masquer son chagrin en se détournant. Elle lui ordonna de manger ses céréales sinon ils serraient en retard à l’école évitant de répondre à sa question. Elle était seule depuis le décès de son mari, elle n’avait pas eut de rendez vous depuis sa rencontre avec son mari, en ignorant la question de son fils elle n’était pas obligé de lui raconter des mensonges. Elle détestait lui mentir, parce qu’ils étaient très proche, qu’il était toute sa vie et qu’il était aussi à fleur de peau qu’elle. Elle savait qu’Hermès souffrait de l’absence d’un père, qu’il était montré du doigt à l’école pour cette anomalie parentale. Elle pensait qu’il n’en souffrait pas, il l’avait elle après tout, sa mère. Mais justement c’était cette autarcie dans leur rapport, cette fusion entre eux qui causerait leur perte…

[…]

La main se leva, instinctivement il chercha à l’éviter mais il savait qu’il ne pourrait pas fuir, ses jambes refusaient de bouger, sa mère assistait à la scène témoin impuissant dont la lèvre éclatée rependait son sang sur le sol. Hermès se recroquevilla lorsque le coup l’atteignit en plein ventre. Il s’écroula au sol, ses mains se crispèrent autour de son torse, essayant d’empêcher la douleur de se répandre dans son corps, mais il était trop tard. La blessure dont il souffrait était à la fois physique et mentale. Comment avait il put en arriver là ? Comment avait il put en arriver là ? Comment ? Comment ? Comment ? Hermès n’en avait aucune idée, c’était arrivé si vite que même maintenant il ne savait comment cela s’était produit. Tout ce qu’il savait c’était qu’il devait se relever et encaissés, voila ce qu’il devait faire, encaissé jusqu'à ce qu’il se lasse. Voila ce qu’il se répéta jusqu'à ce qu’il arrive à se redresser et à défier Paul du regard. Hermès avait tout juste 13 ans, Paul en avait 44, Hermès pesait 55 kilos tout mouillé, Paul 93, la comparaison ne se soutenait pas. Paul avait le dessus, et ils le savaient tout les deux. Hermès se rappelait encore sa rencontre avec l’homme qui allait devenir son bourreau. Cela faisait bientôt 10 ans que son père était mort lorsque sa mère avait recommencé à sortir, à vouloir faire des rencontres. Quelques semaines après, Nick avait vu sa mère sourire de nouveau, et il avait ressentit un pincement de jalousie dans son cœur, mais, elle méritait le bonheur. Elle s’absentait le soir et ne rentrait que très tard dans la nuit. Il ne disait rien, il avait à peine treize ans, que pouvait-il dire ? Ce n'était qu'un petit ami de passage après tout. Il ne se doutait pas que tout irait aussi vite. Et qu'il ne supporterait pas de la voir avec un autre homme. Peut être avait-il sentit ce soir là que cet homme était malsain, mauvais, peut être. Ou peut être était-il simplement incapable de laisser sa mère à un autre. Il n'avait soudainement plus supporté de voir sa mère avec un autre homme que son père lorsque tout s'était accéléré. Un soir sa mères l'emmena tous au restaurant, c’est là que Hermès avait vu Paul pour la première fois, il lui avait sourit, il avait sentit la main de sa mère serrer la sienne. Plus Hermès s'approchait plus le malaise grandissait en lui. Un sentiment étrange mêlant jalousie et instinct. Le soir même sa mère lui apprenait que Paul s'installait avec eux dans le même appartement qu'ils avaient toujours partagés tout les deux. C'était à cette époque qu’Hermès s'était transformé. Il était devenu plus froid, jaloux, colérique, et très protecteur avec sa mère, il ne supportait pas de la voir avec cet homme, il ne supportait pas de voir Paul dans leur appartement. Il ne supportait plus rien. Ses notes avaient commencés à chutées, et sa colère allait en grandissant. Les confrontations avec Paul et sa mère étaient quotidiennes. Le malaise était profond et le contact entre le fils et sa mère se perdait. Lorsqu'ils avaient annoncés leur mariage Hermès s'était braqué, il avait refusé de s'impliquer, arguant qu'un mariage après seulement trois mois ensembles s'était trop rapide. Tout allait trop vite, tout arrivait trop tôt. Il perdait tous ses repères. Lui le grand cerveau qui justement avait besoin de stabilité. Il était trop intelligent et se rassurait par des rituels. Il avait besoin de temps pour s'acclimater, mais on ne lui en avait pas donné. Ce remariage rendait pourtant tellement heureuse sa mère... Tout allait si bien entre eux si on exceptait le cas Hermès. Jusqu'a ce que Paul perde son emploi. L'alcool rend fou la plus part des hommes. Tout avait commencé deux mois après le remariage de sa mère. Il l'avait giflé un soir au diner alors qu'elle avait renversé sa bière, les disputes avaient commencés entre le couple et Hermès n'en était devenu que plus insolant et que plus agressif avec le nouveau mari de sa mère parce qu'il voulait la protéger. Elle avait affirmé que tout allait bien qu'il ne devait pas s'en mêler, que Paul traversait une mauvaise passe. Il n'en avait été que plus violent, plus agressif avec Paul, cherchant inconsciemment à prendre à sa place... Et Paul avait finit par craquer. Ce soir là. Un mot de trop et la fureur de Paul avait explosée. Le premier coup de poing avait cueillit Hermès sous le menton, le laissant sonné sur le sol et lui arrachant un cri. Paul allait le frapper de nouveau lorsque la voix de sa mère retentit au dessus de lui. Hermès leva le poing et frappa alors que sa mère criait.

« Hermès non ! »

Elle avait descendu les escaliers en courant, notant rapidement la situation de son fils, elle ne s’interposa pas entre Hermès et Paul, elle ne réagit pas alors que son mari battit son fils. La claque de Paul fit éclater sa lèvre et l’envoya rouler plus loin. Elle lassait son fils endossé des responsabilités qui étaient trop lourde pour un enfant de son âge, il était près à se sacrifier pour sa famille. Combien de temps dura l'affrontement ? Une dizaine de minutes qui lui parurent des heures et lorsque Paul fut sure que Hermès avait comprit qui était le plus fort il lui tourna le dos, attrapant Eleanor par la taille il l'entraina à l'étage. Sa mère ne se retourna pas. Elle ne le regarda pas. Comme si Hermès avait eut ce qu'il méritait. Cette nuit là, Hermès décida de tout quitter. Cette maison, sa mère, son beau père. Il fuyait pour oublier que face à l'amour qu'elle portait à un homme le lien viscéral entre la mère et son fils s'était effacé. Il était seul maintenant.

[…]

Ses pieds nus battaient le pavé au rythme de ses longues et puissantes foulées, il se sentait faible. Il tentait de chasser la douleur de son esprit, la douleur aussi bien physique que psychologique, il saignait, ses lèvres éclatés déversaient un goût de rouille dans sa bouche. Il n'arrivait pas à effacer la vision de sa mère lui tournant le dos. Alors il courrait, pied nus sur l'asphalte. Ses pieds meurtris par une course sur le béton du trottoir lui demandaient grâce, mais il ne lui restait que quelques mètres à faire pour entrer dans ce quartier malfamé, celui où l'on pouvait disparaitre à tout jamais. Plus que quelques mètres. Il savait que la vie serrait dure, il savait qu'il perdrait tout repère mais mieux valait être seul que mal accompagné mieux valait vivre sans rien que compter sur quelqu'un. Seuls les plus forts survivaient. Il était un fort. Il savait qu'il aurait des sacrifices à faire, qu'il ferrait des choses qu'il n'aurait jamais pensé faire. La vie serait rude, le confort disparaitrait, il ferrait froid, il aurait faim, il vivrait surement moins longtemps mais ce n'était pas grave. Il ressentait dans tout son corps l'appel de la rue. Il avait besoin de ça. De se marginaliser jusqu'au bout. D'assumer sa différence plus encore. Il voulait découvrir un nouveau monde. Il voulait recréer sa famille. Ce serait dur. Mais il y arriverait.

[…]

Hermès se réveilla un peu groggy sur le sol bétonné de l'entrepôt qu'ils avaient squatté cette nuit. Le monde semblait tourné autour de lui, c’était de plus en plus fréquent à chacun de ses réveils, le monde tanguait et lui donnait mal au cœur, il se redressa doucement sur son matelas de fortune constitué d'une couverture de l'armé et d'un tapis de gym usagé. Il prit le temps avant de redresser sur ses pieds. Il chancela, la fièvre ravageait son esprit depuis plusieurs jours maintenant. L’hiver était si rigoureux. Son premier hiver dans la rue. Il avait tenu plus longtemps que les autres nouveaux mais la grippe l'avait prit par surprise et depuis deux jours il alternait moment de délires et phase d'éveil. Il se levait pour ne pas mourir de froid. Et pour manger mais il n'allait pas fort. Il avait l'impression de se réveiller après un shoot pourtant il n'avait rien prit depuis des semaines. Il trouva dans sa poche une cigarette rescapée, il l'alluma les mains tremblantes. Soudainement ses jambes se dérobèrent et il retomba lourdement sur le matelas. La cigarette lui échappa et roula jusqu'a une paire de converse trouée. C'était tout ce qu'il voyait de la personne se trouvant devant lui. Ses yeux papillonnèrent quand une main fraiche se posa sur son front.

« Ca va aller. Je m’occupe de toi. » Murmura l’ange en se penchant sur lui pour remonter la couverture sur son corps frissonnant. « Dors. »

[…]

Pourquoi elle s’était occupée de lui cette nuit là, il ne l’avait jamais su. Avait-elle vu en lui l’écho à sa propre souffrance ? Il ne le saurait jamais. Elle l’avait aidé a s’acclimaté, elle avait été son repère, sa constante. Il était tombé amoureux d’elle dès l’instant où elle s’était penchée sur lui cette nuit là. Ils avaient à peine quatorze ans et pourtant ils survivraient dans un environnement hostile et dangereux pour des gens aussi jeunes. Ils étaient plus matures que la plus part des jeunes de leurs âges. Depuis leur première rencontre ils ne s’étaient plus jamais quittés. Certaines âmes sont destinées à se rencontrer, il en avait la profonde conviction. Elle l’avait trouvé et lui avait sauvé la vie. Ils étaient liés, extrêmement proche l’un de l’autre, ils avaient vécus entre eux des choses incroyablement dures, des choses incroyablement tristes, ils avaient ris, volés, aimés séparément ou ensemble, ils avaient parfois eut de violentes disputes mais ils s’étaient toujours retrouvés à un moment donné. Parce qu’ils étaient destinés. Il avait fait de grosses bêtises pour elle. Pour eux, pour qu’elle n’est pas à faire des choses qu’il ne se serait jamais pardonné de l’avoir laissé faire. Elle était forte, et dure tout autant que lui en apparence. Mais il savait que derrière tout cela, il y avait de la souffrance, de la douceur, une vraie affection, un vrai amour.

[…]

« T’es qu’un sale con, un débile, un crétin ! »
« Continue j’adore quand tu énonces mes qualités comme ça ! »
« Rah espèce de crétin ! »

Elle continu longtemps a le traiter de tous les noms d'oiseaux possibles et imaginables en échappant à chacune des tentatives qu'il faisait pour la calmer. Lorsqu'il posait sa main sur son bras elle retirait son membre comme si son contact l'avait brûlé. Ils venaient tout les deux d'avoir dix sept ans et l'hiver avait été rude pour l'étrange duo qu'ils formaient. Ce n'était pas la première engueulade entre eux et ce ne serait pas la dernière, ils étaient plutôt coutumier du fait ses derniers temps. Cette dispute était cependant justifiée, il en avait confiance.

« Espèce d’imbécile ! Egoïste ! Inconscient ! Crétin ! » Il avait lâché le fil des noms d'oiseaux qu'elle avait énuméré.
« Blabablabla… » Il la taquinait, la provoquait pour qu'elle finisse par s'apaiser. Elle était impulsive, mais une fois sa colère retombée elle lui pardonnerait d'être stupide, comme toujours. « Tu sais que t’es belle quand tu es en colère ? »
« Arrête ! Tu te rends compte de ce que tu as fais ! » Gronda t-elle en lui mettant sous le nez un miroir.
« Ce n'est rien ! Ce ne sont que des bleus ! »
« Non ce n’est pas rien t’es qu’un putain d’inconscient ! Regarde dans quel état tu t’es mis. »
« D’abords je ne me suis pas mis dans cet état, c’est juste quelques cocards, c’est rien ! »
« Ce n’est pas rien, tu t’es vu ?»
« Les bleus s’atténueront arrête de t’en faire. »
« Derkitch... On aurait trouvé un autre moyen ! »
« Oh arrête tu sais aussi bien que moi qu'on avait besoin de ce fric, mon visage est moins vendeur que le tien, tu passes mieux auprès des passants, on a besoin de ta jolie frimousse. La mienne qu'elle soit bleu ou verte on s'en fou ! Ce ne sont que des bleus. Et ce n'est pas comme si on avait jamais fais ça ! »
« On organise des paris truqués bordel ! On n'y participe pas ! T’es qu’un pauvre con Derkitch tu aurais pu y rester ! »
« Plutôt moi que toi ! » Murmura t-il alors qu'elle s'éloignait rageusement.

[…]

Ce n’était pas dans ses habitudes de courir après une fille, d’ordinaire s’était plutôt les filles qui courraient après lui en fait. Quoi ?! Il allait avoir vingt et un ans, six ans de vie dans la rue n'avait en rien abimée la beauté de ses traits, et n'avaient fait qu'affuter son charme et l'aura fascinante autour de lui. Il était un jeune homme en vue, prisé dans son groupe, toutes les filles semblaient lui trouver quelque chose, éprouver quelque chose pour lui toutes les filles sauf une, Opium. La seule fille qui jusque là m’avait résistée, sa meilleure amie et bien plus. Elle était belle mais pas d'une de ses beautés que l'on trouve dans les magasines, elle avait un charme fou, un visage aux traits peu ordinaires. Elle restait fraiche malgré les horreurs qu'elle avait pu voir. Elle était la seule à ne pas manifester autre chose que de l'amitié à son égard, et lui bien sur ne voulait qu'elle. Il ne voulait pas tout gâcher entre eux, mais surtout il avait peur de la réaction qu'elle aurait, il n'avait aucune envie d'être humilié et rejeté à nouveau par une femme qu'il aimait inconditionnellement. Pourtant, sur le perron menant à leur appartement il était là à l'attendre. Comme toujours. Mais, lorsqu'elle apparut au coin de la rue elle n'était pas seule et semblait surprise de le trouver ici.

« Qu’est ce que tu fiches ici ?! »
« Sympa l’accueil, je vois que je dérange, je repasserais plus tard, je t'attendais, j'ai zappé mes clés »
« Attends … »
« Je repasserais je te dis, amuse toi bien. » La remarque était amère mais bon il n’avait pas pu s’empêcher. Elle le rattrapa alors qu'il tournait au coin de la rue. Elle le força à se retourner à lui faire face.
« C’était quoi ça ? »
« Quoi "ça" ? » Répliqua t-il aussitôt sur la défensive, il détestait parler de ce qu'il ressentait, la voir avec un autre avait réveillé un monstre vicieux en lui qui griffait ses entrailles avec violence.
« Ca, ta crise de jalousie ridicule ! »
« Je ne suis pas jaloux ! » Maugréa t-il en voulant s’éloigner mais elle l’avait attrapé le poignet avant même qu'il eut pu aire un geste.
« Alors c’était quoi ? L’instinct protecteur ? Je n’ai pas besoin d'un frère ! »
« Je ne suis pas ton frère, ni ton père, tu fais bien ce que tu veux de ton cul Opium ! »

La gifle le surprit, alors qu’elle levait à nouveau la main, il l'attrapa par la taille et l’attira étroitement contre lui l’empêchant de recommencer.

« Ca devient une sale habitude ! »
« Lâche-moi ! »
« Tu sais que t’es vraiment une chieuse de première. »
« Et toi un pauvre con trop protecteur ! »
« Arrête de dire des saletés avec ta bouche sinon je te forces a bouffer le pain de savon ce soir pour te laver la bouche. » Il avait dévié la conversation vers un terrain moins glissant sans même s'en rendre compte. Elle n'était pas prête à entendre ce qu'il éprouvait réellement.

[…]

« … Ce que j’essaye de te dire Op’, c’est que… Putain… » Il passa une main fébrile dans ses cheveux. « Ce que j’essaye de te dire, c’est que je t’aime… »
« Je t’aime aussi. » Répondit-elle machinalement sur un ton amical en jouant avec une de ses bagues.
« Tu ne comprends pas Op’, je…t’aime. Je suis amoureux de toi. » Lâcha t-il finalement. Elle n’avait jamais rien laissé filtré sur ce qu’elle pouvait ressentir pou lui, aucune émotion ne dépassait du cadre de leur amitié.
« Je… Quoi ? » Elle avait éclaté de rire. Un rire malicieux comme s’il lui faisait une bonne farce.
« Arrête… Arrête ça toute suite ! ARRETE DE RIRE ! » Cria t-il soudainement, son rire le mettait au supplice, il lui rappelait en cet instant les rictus de Paul. Il regretta aussitôt sa tirade lorsque son amie réagit soudainement.
« Prend moi pour une quiche ! T’es con ou tu le fais exprès ? On ne dit pas ce genre de truc ! Espèce de… »
« Op’… » Hope, espoir en anglais, l’espoir d’Hermès était en train de fondre comme neige au soleil. Elle le coupa brusquement.
« Tu veux que je quitte l’appart ? Dis le directement et arrête de raconter des conneries de ce genre DERKITCH ! » Le visage de son ami s’était brusquement fermé et elle avait comprit qu’il ne plaisait pas, il se détourna, ses bras encerclèrent son torse en une position défensive. Récupérant sa veste de cuir qui trainait sur le canapé il sortir de l’appartement, avant de claquer la porte derrière lui il lança.
« Oublie ce que je viens de dire… M’attends pas, j’sais pas si je reviendrais. »

[…]

« Je suis rentré » Annonça t-il en poussant la porte de l’appartement.
« On est là ! » Répondit Opium sur le même ton. Il sourit. Quatre mois avaient passés depuis qu’il lui avait avoué ses sentiments, il n’était pas rentré durant une semaine après leur dispute, jusqu’à ce qu’elle lui manque beaucoup trop. Il ne voulait pas vivre sans elle. Aussi avait-il décidé d’oublier tout sentiment romantique à son égard pour ne plus être que l’ami qu’elle semblait désiré qu’il soit. Il avait bossé toute la journée au marché au poisson, un job lucratif mais duquel on rapportait une odeur pestilentielle, une odeur dont Opium ne se formaliserait pas vu qu’après l’avoir salué il filerait sous la douche pour une heure de récurage.
« ON ? » Demanda t-il en posant ses clés et son cuir dans l’entrée avant de rendre dans le salon d’où provenait la voix de la jeune femme. Opium n’était pas seule. Lorsque les yeux de l’inconnu rencontrèrent ceux d’Hermès il eut l’impression qu’on venait de lui donner un violent coup de poing dans l’estomac. Elle était belle à en couper le souffle mais ses yeux… Ses yeux, il n’aurait su le dire, il y avait quelque chose dans ses yeux.
« Pouah qu’est ce qui chlingue comme ça ? » Demanda brusquement Opium en se pinçant délibérément le nez, elle rompit la magie de l’instant et Hermès détourna les yeux, contemplant ce qui se trouvait sur la table devant les jeunes femmes. De la dope. Un peu de tout. Opium faisait leur marché pour les deux semaines à venir.
« C’est moi… Tiens ! » Il lui jeta une liasse de billet. « Faudra aller faire des courses, le frigo est vide… Maintenant mesdames si vous voulez bien m’excusez, j’ai rendez vous avec la douche ! » Message subliminale ne gaspille pas tout notre fric dans la came. Une révérence et il tourna les talons à regret, avant de passer le seuil de la salle de bain il se retourna et leurs yeux se rencontrèrent de nouveaux. Cette fille lui plaisait, et il ne connaissait même pas son nom.

[…]

« DERKITCH ! »

Le jeune homme se redressa brusquement, se cognant violemment contre le montant du lit. Merde jura t-il en se massant le crâne d'une main, et en ramenant le drap sur ses reins de l'autre. Oups... C'était ce que l'on appelait une boulette ça. Opium se tenait dans l'embrasure de sa chambre... Opium n'aurait pas du se trouver là, elle était censé être partie en vadrouille avec il ne savait qui, et elle aurait encore moins du le surprendre en pleine action avec une charmante brune qui était censé lui fournir de la drogue. Sa compagne se trémoussa sous les draps, gênée de s'être fait ainsi surprendre par une cliente dans une situation qui n'avait rien a voir avec celle qu'il l'amenait ici d'ordinaire. Cela faisait deux mois que les deux jeunes gens se tournaient autour, elle venait sous de faux prétextes à l'appartement et il prenait plaisir à la voir ici, flirtant avec elle secrètement. Enfin plus si secrètement que ça à présent.

« Hey salut ! » Lança t-il d’une voix décontractée en laissait le drap à la jeune femme pour se couvrir, pas vraiment gêner il enfila le boxer qui trainait d'un mouvement rapide et assuré. De quoi était-il censé avoir honte ? Elle l'avait repoussée non ? Et il fallait bien qu'il se l'avoue... il tombait amoureux de Sterling.

« Dans la cuisine » Lâcha t-elle avant de se retourner et de refermer la porte derrière elle, les épaules crispées... Oups, grosse boulette.

« Je reviens... » Glissa t-il à sa compagne en lui mordillant l'oreille. « Attends-moi là... » Lança t-il en enfilant un jean. « Je fais vite. » Il quitta la pièce après avoir passer un tee-shirt et se rendit dans la cuisine où elle l'attendait. Il toussota pour signaler sa présence.

« T'es taré ? C'est notre dealeuse ! » Hermès récupéra son paquet de cigarette sur la table et alluma une clope sans se formaliser du ton qu'elle employait. « Tu te rend compte de ce que tu fais ! Tu peux pas juste la sautée, ce n’est pas une greluche comme les autres ! C'est elle qui nous fournit ! Elle pourrait faire passer le mot qu'on est persona non grata ! »

« Arrête de hurler ! Je ne vais pas juste la sauter, pour quoi tu me prends ? » Gronda le jeune homme, énervé.

« T'es en train de foutre notre deal en l'air ! »

« Je te dis que non ! » Aboya le jeune homme.

« Bien sur que si ! Tu sautes notre dealeuse ! »

« JE L'AIME ! » Ils restèrent tout les deux interdits fassent à cette déclaration plus que spontanée. Hermès fouilla quelques instants son esprit pour réaliser que oui il disait la vérité, il l'aimait. Quelques minutes plus tard Hermès revient dans la chambre à couché, la jeune femme l'attendait, nue sur les draps.

« Alors comme ça tu m'aimes » Murmura t-elle les yeux lourds de désir, un sourire tendre aux lèvres.
« Ca se pourrait bien »
« Moi aussi... Je t'aime »

A présent il allait pouvoir avancer.

C'EST LA MÈRE MICHELE QUI A PERDU SON CHAT

Qu'importe ce que vous ferrez dans la vie, ce sera insignifiant. Cette phrase de Gandhi a marqué la vie entière de ce jeune homme hors des convenances et hors du temps. Très jeune il s'assumait tel qu'il était, un marginal parmi un groupe de mouton. Original il se démarquait par ses tenues vestimentaires, sa manière de se tenir, son intelligence hors norme. Mit à l'écart il a fait de sa solitude une force. Sa loyauté sa faille pour les gens capables de l'apprivoiser vient surement de là, ayant eut peu d’amis jusqu'à sa fugue le peu de personnes proches de lui avait grâce à ses yeux. Quoi qu’il arrive, il était là. Son plus grand défaut lui vient surement de son franc parler, Hermès est quelqu’un de très sincère, et bien sur le fait qu’il dise tout ce qu’il pense quand il le pense, ce n’était pas vraiment une qualité pour un jeune SDF. Pourtant, il n’est pas bagarreur pour un sou, bien sur si un coup de poing fuse dans sa direction il n’est pas le dernier à intervenir mais, il ne cherche pas les ennuis, sans faire profil bas pour autant. Il a su trouver le juste milieu mais, parfois, il continue de parler un peu trop franchement sans réfléchir à la porter de ses mots. Son nez cassé à l’âge de 16 ans qui a causé la petite déviation de son appendice nasale est une preuve qu’il n’a pas toujours le tact nécessaire lorsqu’il parle. A m’entendre on pourrait croire que Hermès est un jeune homme social mais, il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre, notre jeune vagabond n’est pas vraiment un modèle de réussite sociale. Il parle peu lorsqu’il ne se sent pas à l’aise avec les gens, solitaire il n’avait pas besoin de la présence d’autrui pour se sentir bien, jusqu’à ce qu’il rencontre Opium. Il s’est épanouie à son contact, être avec elle lui procurait la confiance dont il manquait parfois, avec elle pas besoin de toujours parler, un regard suffisait. Ils ont crées leurs petit monde, un monde qui a explosé six mois plutôt lorsque prenant enfin son courage a deux mains il lui avoua qu’il ne voulait plus être seulement un ami pour elle…. Et qu’elle lui rit au nez, pensant qu’il lui faisait une farce, qu’il tentait de l’éloigner. Blessé par celle qu’il aimait, Hermès s’est ouvert au monde extérieur, notamment à la belle et juvénile Sterling, la jeune femme avec qui il a partagé bien plus qu’un baiser… Pas besoin de vous faire un dessin je suppose ? Que dire de plus sur notre zigoto préféré ? En amitié comme en amour il est très taquin, une fois sa carapace infiltrée par vos soins, le jeune homme distant et froid disparait, laissant place à un jeune homme plein d’humour et de tendresse, il taquine et provoque, pique pour faire réagir mais toujours le sourire aux lèvres. Il serait près à tout pour quelqu’un qu’il aime. Jusqu'à tuer par amour, pour sauver ceux qu’ils aiment. Courageux, il l’est, six années passées dans la rue en compagnie d’une petite brune attirant les convoitises n’ont pas été une partie de plaisir de chaque instants. Il est un roc auquel on se cramponne, un personnage hors normes, aux milles facettes mais, c’est aussi un être fragile, a fleur de peau, en quête perpétuelle de son identité, doutant constamment de sa capacité à être aimer. Un jeune homme brisé qui a recollé lui-même les morceaux d’une vie tumultueuse, et parfois la colle n’a pas tenu de partout, il manque des morceaux, des morceaux qui le rendent vulnérable, qui laissent s’infiltrer le froid, la mort, la douleur.

AU CLAIR DE LA LUNE, MON AMI PIERROT...

Maniaque ▬ Il ne supporte pas la saleté, allez savoir pourquoi, peut être qu'après toutes ses années passés dans des squate Monsieur en a eut ras le bol de vivre dans des taudis, tout ça pour dire qu'il a développé une addiction au ménage, quand il n'est pas encore trop défoncé.

Auteur ▬ Hermès tient un journal, pas un journal intime, mais un carnet de bord, il en a tenu toute sa vie, il y raconte les gens qu'il rencontre, dessine la réalité, cruelle parfois, de cette réalité dans laquelle il vit. Il y parle d'Opium, de Sterling, de sa souffrance, de ses remords.

Drogué ▬ Parce qu'il l'est, un peu, pas autant qu'il aurait pu l'être au vu de son passé, et pourtant il consomme, il se pense capable d'arrêté, de limiter sa consommation. Il se pense. Un choix déchirant pourrait bien le pousser a tester les limites.

Fugueur ▬ Il fuit, s'est sa spécialité, la fuite en avant. Partir loin et oublier ses problèmes, il a fugué pour échapper à sa situation familiale, il a fuit dans les bras d'une autre lorsqu'Opium l'a blessé. La fuite en avant n'est cependant jamais une véritable solution mais ça il tente de l'oublier.

INCONNU ? ISABELLE A LES YEUX BLEUS !


pseudo - Pow
âge - 20 ans
célébrité - Robert Pattinson
personnage - Scénario
un avis - Je suis tombé amoureuse du personnage sans même avoir lu le contexte ^^
autre - Je vais lire le contexte mais je crois avoir cerné la chose rien qu'au nom du forum ^^ Ne prenez pas peur mon niveau de RP rattrape ma connerie !